Patricia Pagny im Trancezustand – Patricia Pagny en état second

Was an diesem Samstag im Palais de la musique et de la danse in Straßburg zu hören und zu sehen war, geht über die normale Interpretation eines Klavierkonzertes hinaus. Vom OPS eingeladen, gab die aus Lothringen stammende und Italien aufgewachsene Pianistin Patricia Pagny ein Konzert mit Werken von Beethoven, Mendelssohn-Bartholdy und Schumann und zeigte dabei, quasi als kostenlose Beigabe, wie man durch Musik in Trance fallen kann.

Normalerweise werden Konzertkritiken danach ausgerichtet, wie die jeweilige Pianistin oder auch der jeweilige Pianist die gespielten Werke interpretiert. Bei Patricia Pagny aber muss man zuallererst ihre Künstlerpersönlichkeit beschreiben, die nachhaltigen Eindruck hinterlässt.

Patricia Pagny (c) OPS

Patricia Pagny (c) OPS

Sie trat in Straßburg im abgedunkelten Saal, nur mit einem Lichtspot auf, der auf ihren Sitzplatz gerichtet war, was für sie selbst den Vorteil hatte, dass sie das Publikum nur schwer optisch wahrnehmen konnte. Nach wenigen Konzentrationssekunden begann sie ihr Spiel und war plötzlich – in einer anderen Welt. Was gerade noch einige Augenblicke zuvor von ihr wahrgenommen worden war, der Saal, die Menschen, das eine oder andere Husten, schien nicht mehr zu existieren. Die Augen halb geschlossen, dann aber wieder weit geöffnet, blickte sie zwar ab und zu in Richtung der Zuschauerreihen, genau betrachtet aber durch diese hindurch, in ihre eigene musikalische Vorstellungswelt, als wäre sie in diesen Momenten ganz allein.

Sie interpretierte Beethovens Sonate Nr. 15, op. 28 glasklar, bis ins kleinste Detail hinein erforscht, mit wohl durchdachten Tempo- und Rhythmusdosierungen, wobei gerade der sparsame Einsatz von allzu lauten oder rasanten Spielweisen dem Werk besonders entgegen kam. Musik wurde nicht nur hör- sondern auch sichtbar, als sie Frage- und Antwortpassagen mit ihrer Mimik unterstützte, vor Freude hüpfende Triolen mit ihrem Kopfnicken zustimmend begleitete, oder eine Antwort aus dem Bass mit gesenktem Kopf und leicht vorgeschobener Lippe mit tiefer, innerer Stimme mitzusprechen schien. Musik wandelt sich bei Patricia Pagny zu einer Sprache, die nicht nur hörbar, sondern auch sichtbar wird. So könnte man am besten beschreiben, was die Pianistin dem Publikum mit ihrer Darbietung übermittelt. Gleichzeitig, und dies rechtfertigt diesen speziellen, individuellen Einsatz, gibt sie dem Auditorium, wenngleich auch unbewusst, die Chance, ihre Interpretation besser zu verstehen. Wenn sich ihr Gesicht während der Steigerung der Dramatik langsam verfinstert, wenn sich ihre Züge langsam lockern und aufheitern, wie bei der Beschreibung der heiteren Natur von Beethovens „Naturpastorale“, oder wenn sie, wie am Ende des Jägerliedes von Felix Mendelssohn-Bartholdy, dieses ganz leise in die Ferne ausklingen lässt und selbst dem letzten Ton entzückt nach hört, versteht man kompositorische Zusammenhänge, ohne auch nur eine Note gelesen zu haben. Pagny bietet ein Schauspiel, das in dieser Form bei einer Pianistin einzigartig ist. Arthur Rubinstein kann als ihr absoluter Gegenpol bezeichnet werden, denkt man daran, dass ihm nur in ganz, ganz wenigen Augenblicken ein Leuchten oder ein Schatten über das Gesicht fuhr, wenn er Passagen spielte, die starke Emotionen ausdrückten.

Typisch für ihren Interpretationsstil ist auch die Negierung von Gedanken- oder Atempausen, was nur dann funktioniert, wenn die Intonierung in der Lautstärke differiert und weiter angelegte Spannungsbögen beachtet werden. Bei Lied Nr. 5 von Mendelssohn-Bartholdy, welches mit presto agitato überschrieben ist, war dies besonders schön zu hören. Ihr dunkler, rascher Einstieg ließ gleich erahnen, dass sie die Wiedergabe dieses Stückes auf Virtuosität aufbaute und tatsächlich gelang ihr mit ihrer atemlosen Spielweise, die sich von Anfang bis zum Schluss durchzog, ein neues Hörerlebnis. Sie zeigte, welche Kraft in dem Werk liegt und strafte all jene Lügen, welche die „Lieder ohne Worte“ des Komponisten als seichte und leichte Kost titulieren.

In Robert Schumanns Fantasie, op. 17 schließlich war klar, dass sich Patricia Pagny an jedes Werk wagen kann, sei es strukturell auch noch so schwierig. Sie machte jede kleine Färbung hörbar, agierte im dritten Satz mit der linken Hand so zurückhaltend, dass ihr ein Schweben der Melodie gelang und setzte ihr eigenes, imaginäres Seziermesser so geschickt an den Notentext, dass es möglich wurde, in die tiefer liegenden Kompositionsschemata einzudringen und sie beim Spiel von Pagny zu erfassen. Um zu sehen, was eine Pianistin spürt und hört, wenn sie spielt, sollte man sich einen Auftritt von Patricia Pagny nicht entgehen lassen. Und um zu hören, wie Pagny den Werken ihren eigenen Stempel aufdrückt – auch nicht.

Hörenswert!

Ce que l’on pouvait voir et entendre au « Palais de la Musique et de la Danse » à Strasbourg, dépasse de loin la prestation d’une pianiste concertiste.

Invitée par OPS, la pianiste Patricia Pagny d’origine lorraine, qui a grandi en Italie, a interprété des œuvres de Beethoven, Mendelssohn-Bartholdy et Schumann de telle façon que le public a appris en même temps, comme un supplément qui lui était offert gratuitement, que la musique peut vous mettre en transe.

Habituellement, une critique de concert cherche à analyser la façon dont le ou la pianiste interprète une œuvre. En ce qui concerne Patricia Pagny, il convient d’abord de décrire sa personnalité qui laisse un souvenir impérissable.

Patricia Pagny (c) OPS

Patricia Pagny (c) OPS

Son entrée sur scène se faisait pratiquement dans le noir. Juste un faisceau de lumière marquait son siège, ce qui avait l’avantage que le public avait du mal à l’apercevoir, elle. Après quelques brefs instants de concentration elle commença à jouer et soudainement elle était passée dans un monde parallèle.

Tout ce qui pouvait être perceptible par elle encore peu de temps auparavant, la salle, l’auditoire, d’éventuels toussotements, tout cela semblait cesser d’exister d’un coup d’un seul. Comme par magie. Son regard, les yeux parfois mi-clos, parfois grand ouverts allait de temps à autre en direction des rangées de sièges garnies de spectateurs, mais, pour être tout à fait exact, ce regard allait bien plus loin, les traversait et regardait dans un monde propre à son imagination. Comme si plus rien n’existait autour d’elle.

Dans son interprétation claire comme de l’eau de roche de la sonate n° 15, opus 28, même le moindre petit détail avait été scrupuleusement passé au crible. Le dosage du tempo et du rythme bien réfléchi, la retenue et parcimonie dans son jeu servaient tout particulièrement cette œuvre. On pouvait non seulement entendre mais voir la musique : Il suffisait de regarder Patricia Pagny souligner les passages « questions – réponses » avec les expressions de son visage. Il fallait voir, comment elle accompagnait les triolets sautillants de joie par des hochements de tête ou alors « entendre » cette réponse des basses qu’elle semblait accompagner de sa voix intérieure, la tête baissé, la lèvre en avant.

La musique de Patricia Pagny devient un langage, non seulement audible, mais visible. C’est bien ça qui décrirait le mieux ce que la pianiste transmet à son public pendant ses prestations. En même temps, et ceci justifie cet engagement personnel et très particulier, elle donne inconsciemment des clés à l’auditoire pour mieux comprendre son interprétation. Ce visage qui s’assombrit quand l’aspect dramatique de l’œuvre monte, ces traits qui petit à petit se détendent pour devenir joyeux comme par exemple dans « la pastorale de la nature » de Beethoven, ou alors son propre enchantement quand elle écoute le dernier son du « chant du chasseur » de Mendelssohn-Bartholdy s’éloigner pour finalement disparaître, illustrent les méchanismes des composition sans même que l’on a besoin de lire une seule note de la partition.

Pagny propose un spectacle qui peut être considéré comme unique dans le monde des pianistes. Son contraire serait Arthur Rubinstein chez qui on pouvait de temps à autre distinguer très furtivement une ombre sur le visage quand il jouait des passages qui déclenchaient en lui des émotions fortes.

Une autre caractéristique de son style d’interprétation est la négation de pauses de pensées ou de respiration ce qui ne peut fonctionner que si l’intonation ou la puissance du niveau sonore diffèrent et que l’on respecte des arcs de tension conçus très amples et larges. Une très belle illustration de ces propos est le « Lied » n° 5 de Mendelssohn-Bartholdy qui porte l’indication « presto agitato ». Son début sombre et très rapide laissait pressentir immédiatement une interprétation de cette pièce fondée sur la virtuosité. Et effectivement, sa façon de jouer dans un seul souffle du début à la fin était une aventure d’écoute tout à fait nouvelle. Elle faisait ressortir la force de cette œuvre et démentait tous ceux qui jusqu’ici prétendait que les « Romances sans paroles » du compositeur étaient à ranger du coté des œuvres superficielles et faciles.

La fantaisie de Robert Schumann, opus 17, était la démonstration que Patricia Pagny est définitivement capable de s’approprier n’importe quelle œuvre, quelque soit sa difficulté structurelle. Toute coloration, si infime soit-elle ressortait, sa main gauche agissait avec une telle retenue dans le troisième mouvement que la mélodie flottait en quelque sorte au dessus des touches. D’un autre coté, son propre imaginaire disséquait le contenu de la partition d’une manière qui permettait d’entrer dans le schéma profond de la composition et de le comprendre.

Il ne faut en aucun cas manquer le spectacle de Patricia Pagny : Il faut voir ce que ressent et entend une pianiste pendant qu’elle joue et entendre son empreinte personnelle qui marque chacune des œuvres qu’elle interprète.

A voir et à entendre !

Traduit de l`allemand par Andrea Isker

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2 Kommentare

  1. Toller Beitrag, jedoch habe ich mal eine Frage. Wie kann ich diesen Blog zu meinem Feed Reader hinzufügen? Ich finde das Icon nicht. Danke

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