Im Herzen der Unordnung – Pierre Meunier in StraßburgAu milieu deu désordre – Pierre Meunier à Strasbourg

Au milieu du désordre un spectacle de Pierre Meunier  © Alain Julien

Au milieu du désordre un spectacle de Pierre Meunier © Alain Julien

Pierre Meunier machte es dem Publikum des TNS (Theatre National de Strasbourg) nicht leicht und schon gar nicht den Kritikern, die über sein neuestes Stück „Im Herzen der Unordnung“ schreiben sollen. Denn, über einen so komplexen Text zu schreiben, den er selbst mit Verve und Tiefgang zugleich auf die Bühne bringt, müsste man diesen eigentlich vorliegen haben.

Dann könnte man jedes einzelne Wortspiel, jeden Gedanken nachvollziehen und analysieren. Man könnte die philosophischen Ansätze und deren Karikierung in gewählte Worte fassen und sich auf Gedankenspiele einlassen, die Meunier sonder Zahl anregt. Man könnte sich über das Phänomen der Zeit, jenes der Gravitation oder auch über die Sinnhaftig- und Sinnlosigkeit wissenschaftlicher Forschung auslassen. Aber auch das Publikum hat den Text Meuniers nicht vorliegen und folgt ihm nur lauschend 1 Stunde 20 Minuten.

Zur Verdeutlichung seiner Ideen hat er sich einige kleine, aber umso effektvollere Requisiten zusammengebastelt, die veranschaulichen, was mit Worten nur umständlich auszudrücken ist. Zu Beginn lässt er den Inhalt von vier Eimern – kinderkopfgroße Steine – durch die Zuschauerreihen wandern, um daraus anschließend auf einem kleinen Tisch einen Haufen zu bilden. Der Haufen – der Mittelpunkt, oder das Herz der Unordnung, gibt Anlass, eine Gedankenkette zu spinnen, die ihren Ausgangspunkt in der Frage hat, ob dieser Haufen nun der Beginn eines Gewölbes oder der Verfall desselben sein könnte. Quasi im Rückwärtsmarsch durchläuft Meunier die philosophischen Strömungen des Abendlandes. Er „heideggert“ zu Beginn, wenn er sich umständlich über das Sein auslässt, er streift den Idealismus, wenn er ein und dasselbe Phänomen von verschiedenen Erklärungsmustern aus zu betrachten versucht und landet schließlich beim Vorsokratiker Heraklit. Dieser, ganz in den Anblick des Steinehaufens versunken – wie zu Beginn des Abends ein kleiner Junge, der sich bei einer Besichtigungstour Neuschwansteins von seinen Eltern entfernte, hinterließ uns das Satzfragment: „Ein Schutthaufen hingeworfen nichts sonst: die schönste Weltordnung“. Meunier gelingt es, alleine über den Doppelpunkt in diesem Satz eine Fragen- und Assoziationskette aufzubauen, die eine ganze Reihe Jahrtausende alter Fragen der Philosophie streift.

So sehr Meunier mit der Sprache jongliert – er vergisst dennoch nicht, schöne, einprägsame Bilder mitzuliefern und dem Publikum zu präsentieren. Bilder von schweren Steinen und schwerelosen Spiralen. Von Steinen, die nebeneinander an Spiralen baumeln, den Herzschlag imitieren oder ein Steineballett aufführen. Er enthüllt ein Spiralenklanginstrument, das er umständlich anzuschlagen beginnt und karikiert darin zeitgenössische E-Musik genauso, wie den naturwissenschaftlichen Betrieb in seiner Erzählung vom Besuch eines Forschungslabors. So sitzt das Publikum die ganze Vorstellung über auf einer Gefühlschaukel . Die schwingt sich hoch hinauf in philosophische Gedankengänge, die sich mit dem Phänomen der Wahrnehmung befassen, um nach Erreichen des Scheitelpunktes sich wieder rasant herabzulassen – in die Niederungen des alltäglichen Lebens. In diesem versucht Meunier verzweifelt, hüpfend der Schwerkraft zu entfliehen um sich schließlich zu trösten: „Mein Vater trug Schuppen, mein Sohn wird Flügel tragen.“

Flügel verlieh auch dieser Abend, denn es fiel uns wie Schuppen von den Augen, dass wir tagein, tagaus mit Denken beschäftigt sind, aber uns eigentlich nie richtige Gedanken machen.

Meunier, der Autor und Schauspieler vom „Herzen der Unordnung“ führte das Stück am 17. und 18. Dezember in deutscher Sprache im TNS in Straßburg auf.

Au milieu du désordre un spectacle de Pierre Meunier  © Alain Julien

Au milieu du désordre un spectacle de Pierre Meunier © Alain Julien

Pierre Meunier n’a facilité la tâche à personne : Ni au public du TNS (Théâtre National de Strasbourg) ni aux critiques censés d’écrire sur sa dernière pièce « Au milieu du désordre ».

Au fond, pour écrire sur un texte aussi complexe que celui que Meunier présente sur scène avec verve et profondeur, il faudrait l’avoir sous les yeux. De cette façon on pourrait réfléchir sur chaque jeu de mots, analyser chaque pensée. On pourrait formuler les approches philosophiques et leur caricature comme il se doit et s’appesantir sur les réflexions que Meunier provoque sans cesse. On pourrait discourir sur le phénomène du temps, sur la gravitation ou alors sur le sens ou le non-sens de la recherche scientifique. Mais le public n’a pas non plus le texte de Meunier sous les yeux et ne fait que le suivre en l’écoutant attentivement pendant 1 heure 20 minutes.

Pour que ses idées soient plus faciles à comprendre, il a bricolé de petits accessoires très efficaces. Ils illustrent clairement ce que les mots ont beaucoup de mal à exprimer.

Au début, il fait passer le contenu de quatre seaux – des cailloux gros comme une tête d’enfant – parmi les rangs des spectateurs pour ensuite en former un tas sur une petite table. Le tas en question – le milieu ou le cœur du désordre –  déclenche une série de pensées. Celles-ci trouvent leur point de départ dans la question si ce tas constitue le commencement d’une voute ou s’il est la conséquence de son effondrement. Meunier fait passer en revue les courants philosophiques de l’occident en marche arrière.

Pour commencer, avec des jeux de mots à la „Heidegger“, il se lance dans des réflexions au sujet de „l’être“. Il aborde l’idéalisme quand il éclaire le même phénomène de plusieurs manières pour arriver finalement à Héraclite, un précurseur de Socrate. Celui-ci tout à la contemplation du tas de cailloux – comme un petit garçon au début de la soirée qui s’est éloigné de ses parents pendant la visite de Neuschwanstein – nous a laissé un fragment de phrase : Un tas de gravats jetés –  sinon rien : Le plus bel ordre du monde. Meunier réussit  uniquement autour des deux points dans la phrase  à faire naître un enchaînement de réflexions et d’associations qui posent des questions philosophiques vieilles de milliers d’années.

Meunier a beaux jongler avec le langage, il n’oublie pas d’évoquer de belles images qui restent durablement dans l’esprit du public. Des images de pierres lourdes, de spirales au poids plume. Des images de pierres qui pendent les unes à coté des autres,  attachées aux spirales, qui imitent les battements du cœur ou qui présentent un ballet de pierres.  Il dévoile un instrument à spirales et commence à en faire sortir des sons de façon très compliquée. C’est sa manière de caricaturer la musique électronique ainsi que les agissements autour des histoires naturelles quand il raconte sa visite dans un laboratoire de recherche. Ainsi, le public est assis tout au long de la soirée sur une sorte de balançoire des sentiments. Celle-ci le monte dans les hauteurs vertigineuses des réflexions philosophiques autour du phénomène de la perception pour, après avoir atteint le point culminant, le faire redescendre dans les profondeurs de la vie de tous les jours. Et là, Meunier essaie en sautillant d’échapper à la gravité par tous les moyens, pour se consoler finalement avec les mots : mon père avait des écailles, mon fils aura des ailes.

D’une certaine façon, cette soirée nous a donné des ailes, car une évidence s’imposait à tous : Jour après jours nous sommes occupés à penser – sans jamais vraiment réfléchir.

Meunier, auteur et acteur de la pièce « Au milieu du désordre » a présenté son œuvre le 17 et 18 décembre au TNS en langue allemande.

Texte traduit de l’Allemand par Andrea Isker

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