Le cirque est vivant !

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La troupe "Les Mikos" (c) Crédit-Jean-Pierre-Jerva

Des artistes tourbillonnant dans les airs, un clown au visage eeeeeextrêmement triste, une contorsionniste, des corsaires qui dansent et des chiens qui courent sur leurs pattes avant – que demander de plus à un cirque russe ?
Que tous ceux qui ont envie de respirer l’air d’un vrai cirque aillent voir le cirque Nikouline de Moscou. Jusqu’au 5 décembre, son chapiteau a fait partie du paysage strasbourgeois. Dans le cadre de l’année franco-russe, le cirque était l’hôte de la ville européenne.

Le cirque est vivant ! Et quand on pense à la représentation du cirque Nikouline on aurait envie de rajouter : Et comment !
Pendant 2 heures on a l’occasion de faire ce que beaucoup de gens ont fait pour la dernière fois quand ils étaient enfants : s’étonner, rire, taper dans les mains et retenir son souffle.
La liste des festivals de cirque où les artistes remportent des médailles est longue. Mais c’est beaucoup plus passionnant de les voir évoluer sous le grand chapiteau blanc. Comme par exemple la troupe Kovgar dont les membres se propulsent à l’aide de catapultes mutuellement dans les airs pour ensuite atterrir sur la terre ferme après avoir effectués d’étourdissants saltos ; ou alors pour se retrouver assis sur une chaise, fixée en haut d’une perche, longue de plusieurs mètres. Le tempo, donné par le son joyeux des balalaïkas est vertigineux et ne permet à personne de reprendre son souffle. Les superbes costumes en rouge et or valent à eux seul les applaudissements du public.
La performance des Garamov est tout à fait à la hauteur : ce sont des trapézistes-voltigeurs qui évoluent en hauteur, tout près du toit du chapiteau. Les observer exécuter leurs triples saltos tout en se faisant rattraper par leurs partenaires ou alors les voir, tels des plongeurs sud-américains qui se jettent d’en haut des falaises, se précipiter la tête la première dans le filet, vous coupe littéralement le souffle.

AssyatAgaeva Crédit Christophe ROULLIN CIRCORAMA

Assyat Agaeva avec ses chiens (c) Christophe-ROULLIN-CIRCORAMA


Assyat Agaeva, l’incarnation du charme et de la grâce participe souvent en compagnie de ses nombreux chiens aux tournées du cirque Arlette Gruss en France. Son numéro apporte le rire dans le manège : c’est hilarant de voir courir les quadrupèdes sur seulement deux de leurs pattes, de les voir danser les uns avec les autres, de sauter les uns par-dessus les autres et de les regarder faire tomber l’artiste en la bousculant par derrière.

Maria Efremkina réveille chez certains des douleurs dorsales fantômes. Dans une chorégraphie extraordinaire, elle montre avec son corps souple ce que peu de personnes dans le monde sont capables de faire : Des contorsions inimaginables ! Sa colonne vertébrale doit ressembler à une bande en caoutchouc. Qu’elle soit capable de faire signe au public avec ses pieds, même pendant les exercices d’équilibre les plus complexes, n’est qu’une preuve supplémentaire de sa maîtrise totale.

Tatiana Rojdestvenskaya maîtrise sont sujet elle aussi, mais sur la corde verticale. Sans effort apparent, avec beaucoup d’aisance, l’acrobate déguisée en femme fatale se hisse en haut, s’entortille dans la corde et se précipite la tête en avant vers le sol en déclenchant des cris d’effroi dans le public. Sa chute libre se termine juste avant qu’elle ne touche le sol. Quand elle remarque que sa jupette est restée accrochée tout en haut sur la corde, elle recommence son ascension.

«Les Mikos» font la jonction entre les différents numéros : Sergei Darydor, Nikolaï Bereza et Sergei Ivanov jouent respectivement le clown rêveur maladroit, celui qui imite les autres bêtement, sans réfléchir et le clown intelligent. Leurs numéros frôlant parfois le surréalisme restent toujours empreintes d’émotion. Leur «ballet de kayak» tire tout son charme des longues jupes jaunes «balançoires» qui habillent les trois hommes qui, vêtus de la sorte, sont incroyablement drôles à voir. Des numéros de magie et des blagues toutes simples mais efficaces se succèdent: la planche qu’ils portent à deux, les méchancetés qu’ils cherchent à se faire mutuellement et qui se retournent toujours contre eux même.

Un orchestre aurait été en quelque sorte la cerise sur le gâteau, mais les bandes préenregistrées sont bien plus «économiques». C’est compréhensible par les temps qui courent.
Dommage que toutes les places n’aient pas été vendues. De voir ces artistes d’aussi près n’est possible ni au cinéma, ni à la télé : cela n’est possible qu’au cirque.

Texte traduit de l’allemand par Andrea Isker

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