Disparition des femmes qui donnent l’impulsion

Disparition des femmes qui donnent l’impulsion

Michaela Preiner

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5.

août 2022

En 2022, le festival Impulstanz a invité Lenio Kaklea, danseuse et chorégraphe d'origine grecque, à Vienne, comme il l'avait fait à plusieurs reprises auparavant. Elle était accompagnée d'Orlando Bass, pianiste et compositeur français d'origine britannique, qui jouait en direct sur un piano préparé.

« Sonatas and Interludes » – le titre de la performance provient de ces compositions de John Cage qui l’ont rapidement rendu célèbre. Il utilisait un schéma de préparation sophistiqué et précis pour créer des sons nouveaux et reproductibles au piano à l’aide de vis, de boulons, d’éléments en caoutchouc, en feutre ou en plastique. Ces compositions, réalisées entre 1946 et 1948, sont jusqu’à présent uniquement associées au nom de Cage. Personne ou presque ne sait qu’il a travaillé en même temps avec différentes danseuses et chorégraphes qui ont largement contribué à cette évolution.

Lenio Kaklea a expliqué au début de sa performance qu’au début, elle n’était pas heureuse d’interpréter une œuvre de Cage. En effet, son nom est si connu qu’il n’est plus nécessaire d’avoir une présence scénique particulière pour attirer l’attention sur cette œuvre. Ce n’est que lorsqu’elle a découvert, au cours de ses recherches, que quatre femmes avaient eu une influence directe sur le travail de Cage à cette période particulière de sa création, que s’est ouverte pour elle une possibilité jouissive de se consacrer à ce sujet.

Cage expérimentait déjà depuis 1938 la préparation d’un piano. Mais ce n’est qu’entre 1946 et 48 qu’il a écrit son œuvre « Sonatas and Interludes », qui est un jalon de l’histoire de la musique. En 1942, la danseuse Syvilla Fort lui demande de composer pour un spectacle. La scène étant très petite, Cage n’a pu composer que pour un piano et non pas, comme il l’avait initialement envisagé, une pièce pour ensemble élargi avec percussions. Afin de donner à la musique « Bacchanal » une touche africaine et surtout de mettre le rythme en avant, il a commencé à la préparer. Il crée également ses propres compositions pour Pearl Primus et Valerie Bettie en 1942 – « Our spring will come » pour Primus et « And the earth shall bear again » pour Bettie. En 1944, il crée pour Hanya Holm la « Suite of four dances ».

Lenio Kaklea a concentré son travail sur ces quatre danseuses et a montré progressivement différentes approches chorégraphiques en enlevant les différents vêtements d’une tenue de moto. Dans son répertoire de mouvements, elle a fait référence à ce que l’on peut voir dans de courts films historiques sur les danseuses.

Comme un mouvement particulier de Syvilla Fort, qui soulève une jambe pendant qu’elle marche et effectue un mouvement circulaire avant de la reposer sur le sol. Pearl Primus a mis au point un mouvement dans lequel elle se laissait tomber au sol en succession rapide, puis remontait aussitôt avec souplesse. La marche, presque le dandinement, avec les jambes tendues, sans plier les genoux, se retrouve dans les films de Valerie Bettis. Sans reprendre directement les chorégraphies, les différentes parties reçoivent néanmoins une visualisation très particulière et marquante grâce à un traitement du matériel historique.

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« Lenio Kaklea » (Photo : Marc Domage)

La part féminine du travail de Cage a été totalement oubliée, les danseuses lui faisant de l’ombre depuis le début, comme le montre également Kaklea avec une performance très réduite et pourtant fortement évocatrice avec Orlando Bass. Les deux hommes traversent la scène en couple, mais toujours de manière à ce que l’homme s’arrête devant la femme, de sorte qu’on ne la voit pas ou à peine. Quelle que soit la manière dont ils s’arrêtent, Bass couvre largement Kaklea avec son personnage. Elle tente à plusieurs reprises d’apercevoir le public depuis sa position derrière lui. Ce jeu de couverture dure jusqu’à ce que, lorsque Bass est de nouveau assis à son instrument, elle se fasse toute petite sous le piano, pour finalement quitter complètement la scène.

Kaklea parvient d’une part à faire ressentir les différentes personnalités des quatre femmes, mais aussi leur propre part de danse. Mais elle montre aussi clairement leur disparition et la position unique de Cage en tant que compositeur important. Elle montre clairement qu’aujourd’hui encore, l’évaluation de ses innovations est exclusivement centrée sur sa personne. Avec sa chorégraphie intelligente, fine et en même temps très esthétique, elle réussit cependant à changer de point de vue, ce qui incite à s’intéresser beaucoup plus aux femmes invisibles qui entourent Cage. Cette page vous en donne un petit aperçu. https://sites.northwestern.edu/cageanddance/jcchoreo/

Cet article a été traduit automatiquement avec deepl.com
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