Si vous avez déjà vu le performeur Ivo Dimchev, vous savez que le divertissement est garanti dans toutes ses productions. Mais aussi que celui-ci – même s’il peut paraître plat au premier abord – a une énorme profondeur. Il en résulte que l’on peut s’amuser dans ses spectacles et que, parfois, ce n’est qu’après que l’on découvre certaines critiques sociales cachées.
« In Hell with Jesus » est sa dernière création, dans laquelle il se produit sur scène avec six autres artistes. Il fait quelque chose qui demande une bonne dose de courage. Il se présente comme une diva de spectacle vieillissante de sexe masculin avec des tendances explicitement homoérotiques. Le décor le montre en train de passer un casting pour son prochain spectacle au titre fleuri « In Hell with Jesus ». Les candidats, hommes et femmes, doivent répondre à différentes questions et chanter chacun deux chansons de leur choix de Dimchev. Dès le début, il joue magnifiquement de la position de pouvoir qu’il s’est construite et parvient à divertir au mieux le public avec une liste de questions déjantées.
Sa tenue avec des cils allongés dorés – complétée par un short court et une chemise à carreaux, montre déjà sa justesse mode intouchable – ‘ironic off’. Les tatouages peints font également écho à son ensemble. Un petit carnet lui vient en aide lorsque les questions à poser ne lui viennent plus à l’esprit de manière ad hoc. Les réponses qu’il reçoit y sont scrupuleusement notées et, parfois, il aimerait que le public lui dise ce qu’il aurait décidé, en lui demandant de voter à main levée.
Il faut se creuser la tête pour savoir si l’on préfère avoir des relations sexuelles avec Poutine ou avec le Dalaï Lama, si l’on préfère être riche en Russie ou célèbre en Chine, ou si l’on préfère être violé par un soldat ou par le Premier ministre. Rien, mais absolument rien de ce que Dimchev dit n’est politiquement correct. Chaque phrase dépasse les limites socialement acceptées. Mais il a toujours une pilule humoristique pour calmer les esprits. Dans sa longue liste de questions, rares sont les exemples qui n’ont pas de rapport avec le sexe d’une manière ou d’une autre. Mais ceux qui ont déjà assisté à l’un de ses spectacles savent que c’est un peu son USP sur scène.
Chaque fois qu’il interroge son casting, il lui fait savoir combien de personnes ont postulé avant lui pour le rôle en question. Une fois, ils sont 135, une autre fois 545 et il doit constater en gémissant qu’il est loin d’être arrivé au bout des auditions. Avec une subtilité brutale, il expose les rapports de force évidents dans le show business. Il montre à quoi se prêtent les candidats, mais n’oublie pas de prendre un selfie avec eux pour Instagram.
Mais c’est lorsqu’il interprète l’une de ses chansons avec les candidats qu’il s’amuse le plus. L’amour perdu est l’un de ses thèmes principaux, les pratiques sexuelles en sont un autre. Il s’accompagne toujours d’un petit clavier – cette fois-ci avec un son de guitare – et on voit toujours, toujours dans ces moments-là, qu’il fait ce qu’il aime le plus : chanter. Outre sa présentation réussie, ce sont principalement ces moments qui touchent et qui finissent par culminer dans sa chanson halal et une chanson à boire de la vodka, entraînant le public.
Les membres de son ensemble, Maria Tepavicharova, Lora Nedialkova, Yordanka Pavlova, Teodor Koychinov, Steven Achikor et Roburt Iliev, se distinguent par une grande musicalité et de bonnes voix. Leur mélange professionnel d’attitude dévote et de tentative de ne pas abandonner totalement leur propre personnalité crée un lien avec le public, qui souffre et est heureux de ne pas devoir participer lui-même à ce casting fou. Lorsque l’interprète, musicien, danseur et chorégraphe d’origine bulgare rappelle l’un ou l’autre sur scène bien après le casting, il efface avec légèreté l’idée d’assister à un casting réel. Il réussit ainsi de manière exemplaire à faire référence au jeu dans le jeu.
Ivo Dimchev séduit dans « In Hell with Jesus » par la caricature de certains mécanismes du show-business, mais aussi par les imperfections humaines qui en découlent inévitablement. Ce qui est habituellement embelli et caché, saupoudré de paillettes et streamliné, est ici impitoyablement révélé. Pourtant, l’emballage est tellement plein d’humour et d’intelligence que l’on ne peut s’empêcher de passer un excellent moment. Dimchev est toujours aussi convaincant dans chacun de ses spectacles. C’est admirable.
Cet article a été traduit automatiquement par deepl.com.
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