Des souvenirs en continu

Des souvenirs en continu

Michaela Preiner

Foto: (Yako One )

31.

juillet 2022

Cette année, le festival Impulstanz a présenté des productions de grands noms de la danse internationale. Wim Vandekeybus était présent avec deux nouvelles œuvres. Après son spectacle 'Hands do not touch your precious me', il a présenté au Volkstheater "Scattered Memories" - une rétrospective des 35 ans d'Ultima Vez.

Ceux qui s’attendaient à des scandales ou à des montagnes russes émotionnelles, comme le Belge en a souvent fait l’expérience, ont été déçus. En effet, « Scattered Moments » s’est avéré être une réplique intelligemment conçue, avec d’innombrables citations de ses précédents travaux, hautement esthétique et intelligemment conçue. Dès le début, Wim fait une apparition en solo, racontant un engagement précoce à Helena, dans le Montana, dans une « prison de comté ». À l’époque, des chapeaux volaient sur scène à la fin du spectacle, dans un geste d’enthousiasme que la troupe ne connaissait pas.

Wim a à peine terminé son récit qu’intervient Saïd Gharbi, le danseur aveugle qui est son ami et son collaborateur depuis le début de son travail avec Ultima Vez. Sans crier gare, Saïd lui lance une brique blanche. Dans son tout premier travail avec Ultima Vez, « What the body does not remember », ce sont de nombreuses briques blanches qui occupent une place centrale dans cette chorégraphie. La brique blanche, maintenant déposée au bord de la scène à côté de Vandekeybus, constitue l’ouverture d’une parenthèse contextuelle. On y trouve non seulement des accessoires de mises en scène passées, comme la pierre que nous venons de citer, mais aussi des extraits de films et de vidéos, ainsi que des citations chorégraphiques de productions des dernières décennies. Même la chemise blanche de Saïd, dont il parle au début avec son ami sur scène, apparaît dans plusieurs productions antérieures.

Ceux qui ont vu beaucoup de Vandekeybus reconnaîtront aussi beaucoup de choses dans cette production. Comme cet enregistrement de Carlo Verano, un artiste de variété allemand qui était ami avec l’artiste polyvalent. « Immer das Selbe lügen » (Toujours le même mensonge) est un hommage que Wim a dédié à Carlo et dans lequel l’homme, alors âgé de 89 ans, fait une apparition chantante au lit. Si la soirée n’est pas pour autant une plate succession de citations, c’est grâce à une forte dynamique chorégraphique, accompagnée d’inserts musicaux tout aussi forts, qui permettent aux différentes scènes de s’enchaîner sans heurts. La musique oscille entre des tubes comme « There is a hole in the bucket » de Harry Belafonte et Odetta, et d’autres moins connus, mais elle est toujours caractérisée par des rythmes clairs.

Le vocabulaire de la danse comprend des numéros acrobatiques au sol et des sauts en cascade qui ont fait la réputation de Vandekeybus. L’apesanteur qui en résulte pendant quelques secondes a également été capturée dans ses films. Elle est également visible sur de nombreuses séquences de films dans lesquelles ses danseurs flottent librement dans l’air. Il recourt régulièrement à cet élément stylistique, mais jamais de manière isolée, la plupart du temps dans une succession rapide, exécutée par son ensemble l’un après l’autre à de courts intervalles. Avec Wim Vandekeybus lui-même, ce sont 23 personnes qui dansent sur scène ce soir-là. Et chacune d’entre elles est reconnaissable dans son individualité.

Alexandros Anastasiadis, Laura Aris Álvarez, Borna Babić, Maureen Bator, Tim Bogaerts, Damien Chapelle, Pieter Desmet, Saïd Gharbi, Rob Hayden, Germán Jauregui Allue, Luke Jessop, Kit King, Maria Kolegova, Anna Karenina Lambrechts, Anabel Lopez, Tanja Marin Friðjónsdóttir, Lieve Meeussen, Yassin Mrabtifi, Magdalena Oettl, Eddie Oroyan, Aymara Samira Parola, et Mufutau Yusuf jouent en solo, mais aussi souvent en groupes de 2 ou 3.

On assiste à des coups de pied et des coups de poing incessants, à des prises et des rattrapages mutuels, qui présentent à de nombreux moments des traits agressifs et brutaux. Mais aussi cette chorégraphie d' »Inspite of Wishing and Wanting », dans laquelle certains individus sortent régulièrement du groupe et exécutent des danses oniriques, tandis que l’ensemble a adopté des gestes endormis au bord de la scène. Le fait de glisser sur le sol de différentes manières rappelle fortement les mouvements du patinage artistique, ce qui renforce encore la situation onirique.

Une scène d’interview prend une note particulièrement humoristique, car ce n’est pas Wim Vandekeybus qui est interviewé, mais la « journaliste » ne semble pas s’en rendre compte. Après tout, cette interview laisse échapper quelques déclarations habilement placées. Elles mettent en avant le travail historiquement important que Wim a réalisé avec son groupe au fil des décennies. Une auto-congratulation qui n’en est pas une en raison du contexte, mais qui ne manque pas de faire son effet. Néanmoins, il est impossible de ne pas reconnaître que le chorégraphe belge a marqué l’histoire de la danse et il le sait.

Vers la fin, Saïd lance à Wim « I have come to sell you your last words ». Ils proviennent eux aussi d’une production antérieure, mais dans ce contexte, ils prennent une autre tournure.

Avec « Scattered memories », Wim Vandekeybus a créé une corne d’abondance pleine de souvenirs qui se déversent sur la scène les uns après les autres. Des souvenirs qui parlent de joie et de travail permanent, de bonheur familial avec des enfants, mais aussi d’angoisse, de rêves, de vieillesse et d’adieu. Rien n’indique cependant que cette production est celle avec laquelle Vandekeybus veut faire ses adieux. Trop vital, il se présente avec Ultima Vez et suscite la curiosité pour ce que l’on verra dans les années à venir. Ad multos annos !

Cet article a été traduit automatiquement par deepl.com
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