Einmal in die Zukunft und zurückUn aller-retour pour le futur

Einmal in die Zukunft und zurückUn aller-retour pour le futur

Michaela Preiner

Foto: ( )

10.

November 2010

Durchtrainierte Männer- und Frauenkörper, grazil agierend oder kraftvoll das Geschehen beherrschend, ästhetisch hoch anspruchsvolles Tanztheater, das in jedem einzelnen Körper seine eigene Bühne findet – all das konnte man beim Tanzabend des weltberühmten Choreographen William Forsythe im Le-Maillon in Straßburg erleben. Das Ballett LE CCN – Ballet de Lorraine, welches mit gleich drei Stücken aufwartete, […]

Forsythe©Laurent Philippe

The vertiginous thrill of exactitude, William Forsythe (c) Laurent Philippe

Durchtrainierte Männer- und Frauenkörper, grazil agierend oder kraftvoll das Geschehen beherrschend, ästhetisch hoch anspruchsvolles Tanztheater, das in jedem einzelnen Körper seine eigene Bühne findet – all das konnte man beim Tanzabend des weltberühmten Choreographen William Forsythe im Le-Maillon in Straßburg erleben. Das Ballett LE CCN – Ballet de Lorraine, welches mit gleich drei Stücken aufwartete, zeigte einen schönen Querschnitt der Werkes des in Frankfurt arbeitenden Choreographiestars.

The vertiginous thrill of exactitude aus dem Jahre 1996 war zu Beginn des Abends angesetzt. Diese Tanzperformance, in welcher Forsythe bewusst mit historischen Tanzelementen arbeitet und diese nur geringfügig durch neue Bewegungsmuster unterbricht oder auch neu zusammensetzt, ist nicht allein aufgrund der Choreographie interessant. Die Kostüme, die teilweise an jene des Triadischen Balletts von Oscar Schlemmer aus den 20er Jahren des vorigen Jahrhunderts erinnerten, versahen die Performance mit einer ganz leichten, subtilen ironischen Note. Das Erbsengrün der Tutus ist wirklich erbsengrün, die viellagigen Röcke jedoch sind zu wippenden Scheiben geschrumpft. Die violetten Bodies der Tänzer, die ebenso wie die Kostüme der Frauen einen fleischfarbigen Rücken aufweisen, sodass der Eindruck der Halbnacktheit entsteht, erinnern ferne an jene starken Männer, die im 19. Jahrhundert und noch zu Beginn des 20. auf Jahrmärkten und im Zirkus auftraten. So vermischt sich Tanz mit Impressionen aus unterschiedlichsten künstlerischen Enklaven zu einem neuen ästhetischen Konzept, das wahrscheinlich gerade deswegen schlüssig bleibt. Unterlegt mit einem Satz aus Franz Schuberts 9. Symphonie agieren die Tänzerinnen und Tänzer vordergründig eingebunden in ein klassisches Tanzrepertoire. Forsythes Anklänge an den von ihm verehrte Neo-klassizistischen Choreographen George Balanchine sind augenscheinlich und gewollt.

The vile parody of address, choreographiert 1988, zeigte im Anschluss einen Gegenentwurf. Körper in Bewegung aber auch regungslos verharrend, statisch, mit dem Rücken zum Publikum, treffen aufeinander. Das Fließen des Tanzes und die scheinbare Leichtigkeit auch schwierigster Schrittfolgen, ergänzen und visualisieren Bachs Fuge Nr.22 für Klavier. Gleichzeitig ist die Performance mit einem gesprochenen Text unterlegt. Es gelingt den Zuschauern nicht, ihm kohärent zu folgen, zu schwierig erscheint sein Inhalt einerseits, zu sehr fordert das Bühnengeschehen andererseits die Aufmerksamkeit. Dennoch bleibt die Sprache ein wichtiges Element, das die Rhythmik der Musik zusätzlich unterstreicht. Forsyths Versuch, mit Gegensätzen den Tanz zu hinterfragen und neu zu definieren, gelingt. Nicht zuletzt aufgrund der Virtuosität der Tänzer.

Was die beiden Stücke bereits angekündigt hatten, wurde in Steptext aus dem Jahre 1985 schließlich zur logischen Konsequenz weitergeführt. Musik, die unvermittelt abbricht oder von der überhaupt nur mehr Fragmente hörbar sind, regungslos verharrende Tänzer, Dunkelheit, Chaos. Nichts bleibt, wie es den Regeln des Tanzes und der Bühne normalerweise entsprechen würde. Gleich zu Beginn warten die Tänzer nicht, dass das Licht im Saal erlischt, dementsprechend lange dauert es, bis Stille einkehrt und das Publikum sich auf das Geschehen auf der Bühne konzentriert. Was ist Tanz, was ist Bühne, was ist eine Vorstellung, wie wird Musik wahrgenommen, welche verlässlichen Parameter können gekappt und das Bühnengeschehen dennoch als solches noch wahrgenommen werden? Fragen, die Schlag auf Schlag abgearbeitet werden, ohne dass der Tanz wirklich darunter leidet. Forsythes bildhafte Körpersprache ist so stark, dass sämtliche Beeinträchtigungen ihr letztendlich nichts anhaben können. Der Ausdruck der Körper so ästhetisch, das alles andere dabei nachrangig wird. Es gibt wohl keinen besseren Beweis für eine gute Choreographie und exzellente Tänzerinnen und Tänzer.

Interessant, dass Forsythe die historische Entwicklung des Ballettes mit diesen drei Stücken genau gegenverkehrt durchlaufen hat, der allgemeinen Abfolge Klassik bis Avantgarde an diesem Abend jedoch Vorrang gegeben wurde. Sehens- aber vor allem auch nachdenkenswert.

Vor den Vorhang: Jennifer Blasek, Agnès Boulanger, Petros Chrkhoyan, Mickaël Conte, Marie-Séverine Hurteloup, Laure Lescoffy, Bulat Akhmejanov, Tristan Ihne, Amandine Mano, Dimitri Domojirov, Cyril Griset

Forsythe©Laurent Philippe

The vertiginous thrill of exactitude, William Forsythe (c) Laurent Philippe

Des corps d’hommes et de femmes entraînés, puissants et en même temps pleins de grâce. Ce théâtre de danse, esthétiquement hautement exigeant, trouve sa scène dans chacun de ces corps. Voilà ce que l’on pouvait voir lors de la soirée de danse au Maillon: une soirée chorégraphiée par le célébrissime William Forsythe. En dansant trois des créations de la star des chorégraphes qui travaille à Francfort, le Ballet LE CCN, le Ballet de Lorraine, a donné un bel aperçu de son œuvre.

«The vertiginous thrill of exactitude» de 1996 fit l’ouverture de la soirée.

Dans cette performance, Forsythe travaille consciemment avec des éléments de danse historiques: il recompose ces derniers différemment, ou alors les interrompt de temps à autre par des schémas de mouvements nouveaux. Il n’y a pas que la chorégraphie qui rend cette œuvre intéressante. Les costumes y contribuent également pour une grande partie. Ces costumes rappellent ceux du ballet triadique d’Oscar Schlemmer des années vingt. Ils apportent une note subtilement ironique : le vert des petits pois des tutus est vraiment un vert petits pois. Les jupes, habituellement constituées par d’innombrables couches de tulle, deviennent des disques qui basculent. Le dos des bodies violets des danseurs est de couleur chair, comme celui des costumes des danseuses ce qui crée une impression de semi-nudité. On pense aussi aux hommes exagérément musclés qui se produisaient au 18e et encore au début du 19e siècle aux différentes foires et au cirque.

La danse se mêle à d’autres impressions de différentes niches artistiques pour devenir un concept esthétique d’un ordre nouveau qui reste justement pour cette raison concluant.

Les danseuses et danseurs dansent sur un mouvement de la 9e symphonie de Franz Schubert ce qui, au premier abord, fait penser à un répertoire classique. Les allusions faites par Forsythe à George Balanchine, le chorégraphe néo-classique qu’il vénère, sont apparemment intentionnelles.

Une approche aux antipodes est à l’origine de « The Vile Parody of Addresse » de 1988, la deuxième œuvre de la soirée.

Dos au public, des corps en mouvement, mais certains aussi inertes, statiques, se rencontrent.

La fluidité de la danse et l’apparente facilité des enchaînements les plus compliqués complètent et transposent la fugue n° 22 pour piano de Bach. Un texte parlé accompagne la performance. Le public dont l’attention est déjà captée par l’action sur la scène ne réussit pas à comprendre ce texte, tant son contenu semble difficile. Mais le langage reste néanmoins un élément important car il souligne encore davantage la rythmique de la musique. En créant des oppositions, Forsythe tente par des questionnements de redéfinir la danse. Grâce à la virtuosité des danseurs, cette tentative est couronnée de succès.

«Steptext» de 1985 fut la suite logique des créations précédentes : de la musique qui s’arrête net ou dont on n’aperçoit que des fragments, des danseurs figés, noirceur et chaos. Rien de ce qui pourrait correspondre aux règles de la scène ou de la danse ne subsiste.

Pour commencer, les danseurs n’attendent pas que la lumière soit éteinte. Par conséquent, il faut un certain temps, avant que le silence s’installe et que le public se concentre sur l’action sur la scène.

Qu’est-ce que la danse, qu’est-ce qu’une scène, qu’est-ce que une représentation ? Comment perçoit-on la musique ? Quels sont les paramètres fiables que l’on peut capter et qu’est-ce qui fait que l’action sur une scène peut être identifiée comme telle ?

Ces questions, l’une après l’autre, trouvent une réponse, sans que la danse en souffre. Le langage imagé du corps est si fort chez Forsythe que rien ne peut lui porter ombrage. L’expression des corps est si esthétique que tout le reste passe en arrière-plan. C’est une preuve irréfutable, qu’il s’agit d’une excellente chorégraphie et que les danseuses et danseurs sont au top-niveau.

On peut faire une observation intéressante: avec ces trois créations, l’approche de Forsythe allait dans le sens inverse de l’évolution historique. En revanche ce soir-là on a donné la priorité à une certaine chronologie concernant le déroulement du programme: on partait du classique pour finir avec l’avant-garde. Une soirée à voir et à «réfléchir».

Devant le rideau : Jennifer Blasek, Agnès Boulanger, Petros Chrkhoyan, Mickaël Conte, Marie-Séverine Hurteloup, Laure Lescoffy, Bulat Akhmejanov, Tristan Ihne, Amandine Mano, Dimitri Domojirov, Cyril Griset.

Texte traduit de l’allemand par Andrea Isker

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